Les actes d'état-civil

Les actes d'état-civil sont les "meilleurs amis" des généalogistes. Sans eux, il est impossible de retracer sa généalogie. Depuis que j'ai commencé il y a bientôt 10 ans, j'ai retrouvé près de 800 actes d'état-civil de mes ascendants directs !


~ Des actes pour retracer une vie ~

Il est important de préciser que les recherches généalogiques ont une borne temporelle. En effet, il est généralement impossible de remonter ses recherches au-delà du XVIème siècle par manque de documents, à l’exception des familles importantes. Néanmoins, cela représente un travail à effectuer sur près de 15 générations !

Pour effectuer un bref récapitulatif historique, les noms de famille ont été établis durant le Moyen-Age. A cette époque, aucun document ne renseigne les naissances, mariages et décès. Ce n’est que durant l’Ancien Régime (début du XVIème siècle) que des ordonnances épiscopales rendues dans un certain nombre de diocèses de France obligèrent les prêtres à tenir des registres des baptêmes, des mariages et des inhumations qu’ils célébraient. Le but était alors de connaître la date de majorité des individus et ainsi de lutter contre les mariages clandestins. On considère que c’est l’ordonnance de Villers-Cotterêts, rendue par le roi François Ier en 1539, qui est à l’origine des registres paroissiaux. La Révolution française, sans remettre en cause la tenue des registres, en transfère la responsabilité aux mairies par décret, en 1792. Ainsi, tous les citoyens, quelle que soit leur religion, furent rassemblés sur les mêmes registres, qui prennent en compte non plus les baptêmes mais les naissances, et non plus les inhumations mais les décès. Quant aux mariages, ils doivent obligatoirement être célébrés à la mairie avant toute cérémonie religieuse. C’est ainsi qu’est né « l’état-civil » ! Les naissances, mariages et décès, constituant les trois principaux types d’actes de l’état-civil seront alors renseignés dans des registres différents à l’exception des petites communes.

En plus de la filiation, les actes peuvent donner de nombreux renseignements sur la vie des aïeuls avec par exemple, les professions exercées et la mention du domicile. Les témoins renseignent sur les fréquentations de la famille et la présence ou non des signatures des membres de la famille donne une information sur le niveau d'enseignement.

~ Où chercher ? ~

Chanceux que mes ancêtres ne se soient pas beaucoup déplacés, la grande majorité des actes proviennent des Archives départementales de l'Allier. Tous les actes sont scannés et sont d'une très bonne qualité. Ils sont présentés par registres en fonction de la commune et du type d'acte souhaité.

Pour les actes de mes ascendants non bourbonnais, j’ai utilisé les archives départementales des autres départements (Saône et Loire, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, …). Bien que l’interface de visualisation des actes soit différente, la logique de recherche est la même. Cela est facilité par le fait que les actes étaient renseignés de la même manière partout en France.

Les actes datant de moins de 100 ans ne sont pas accessibles en ligne mais sont disponibles gratuitement, sur demande, auprès des mairies. Un formulaire de demande est à remplir et l’envoi se fait de manière électronique pour les communes dont la mairie dispose de ce service et de manière postale pour le reste des communes. Il m’arrive régulièrement de faire des demandes et de recevoir les actes par courrier après seulement quelques jours.

L'acte de naissance

Ex : Marie Boucheron (sosa n°231)

L'acte de mariage

Ex : Jean Defaix et Marguerite Demai (osa n°282-283)

L'acte de décès

Ex : Philippe Duchezaud (sosa n°276)

Pour un néophyte, la lecture d'un acte peut paraître complexe mais il ne faut pas s'y tromper, c'est souvent la partie la plus simple du travail d'un généalogiste. En effet, la recherche d'un simple acte peut se transformer en une véritable chasse au trésor et prendre plusieurs heures voir parfois plusieurs jours. Au fil des générations, c'est à dire plus on remonte dans le temps, plus il devient complexe de retrouver les actes car les mentions d'âge, ou de lieux ne sont plus présentes et il faut donc feuilleter des registres entiers pour retrouver ce que l'on cherche. Et oui, il faut être très patient pour arriver à ses fins !

L'acte de naissance

Les actes de naissance sont les pièces maitresses de la recherche en généalogie. Ils sont toujours présentés sous le même format bien que le niveau de détail ait augmenté au fil des siècles. On retrouve la date et le lieu de naissance de l'enfant avec parfois la mention de l'heure. La précision sur le lieu est variable mais il n’est pas rare d’avoir la mention du lieu-dit ou du numéro de la rue.

Le nom des parents, leur âge et leur profession sont également mentionnés. En fin d’acte, le nom du parrain et de la marraine (pour les baptêmes – registres paroissiaux) ou des témoins (pour les naissances – état-civil) sont également spécifiés.

A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, des rajouts complètent les actes de naissance. Ces derniers, ajoutés plusieurs années après la rédaction de l’acte ont pour objectif d’indiquer le mariage et le décès de la personne. Ces informations sont très pratiques pour trouver les autres actes relatifs à la personne, notamment les actes de décès.

Exemple d'acte :

Sur cet acte de baptême, on apprend de la main de Mr Darnault, vicaire de Theneuille, que Marie-Jeanne Gautier (sosa n°137) est née le 10 février 1790 à Theneuille d'un père laboureur prénommé Antoine (sosa n°274) et de Françoise Virolet (sosa n°275). Le parrain se nomme Antoine Virolet et la marraine Marie Bouchicot.

L'acte de mariage

Les actes de mariage sont les documents les plus complets des trois grands types d'actes. Ils renseignent généralement sur les noms, professions, domiciles, dates et lieux de naissance des deux mariés ainsi que de leurs parents. Lorsqu'un des parents des mariés est décédé, la date et le lieu du décès sont également mentionnés. Si le mariage est une seconde noce pour l’un des deux, il est précisé le nom du ou de la défunte. Je n’ai jamais rencontré de cas de divorce au cours de mes recherches. Cela s’explique notamment par le fait que la li autorisant le divorce en France n’est présente que depuis 1884, reprenant une loi déjà présente entre 1792 et 1816.

A la fin des actes de mariage sont mentionnés les témoins du mariage ainsi que leur profession. Leur nombre varie entre 3 et 6 et ce sont généralement des membres de la famille ou des amis des mariés.

Bien que la qualité des informations ne soit pas toujours similaire en fonction du siècle, de la commune ou du rang social des mariés, les actes de mariages apportent donc de précieuses informations sur deux générations (celle des mariés ainsi que la génération antérieure).

Exemple d'acte :

Sur cet acte de mariage entre Jean Boudet (sosa n°120) et Marie Boulicau (sosa n°121), daté du 22/11/1842, on peut notamment extraire les informations suivantes :

Jean Boudet (22 ans) :

  • Naissance : 05/03/1820 à Ygrande

  • Profession : Domestique

  • Père : Jean Boudet - 46 ans

  • Mère : Elisabeth Jamet ( 25/06/1825)

Marie Boulicau (23 ans) :

  • Naissance : 18/12/1819 à Theneuille

  • Profession : Domestique

  • Père : Louis Boulicau - 59 ans

  • Mère : Anne Giraud - 52 ans

Témoins :

  • Gilbert Boulicau - 29 ans (frère de Marie)

  • Jean Daumin - 28 ans (ami des mariés)

  • Claude L. Segaud - 31 ans (perruquier)

  • Pierre Jallet - 46 ans (sabotier et ami)

L'acte de décès

Les actes de décès sont les documents les moins "utiles" au généalogiste. En effet, connaître la date de décès n'est pas obligatoire pour retrouver ses ancêtres. Les actes de décès sont généralement les documents les plus difficiles à trouver car la date et le lieu de décès d’un individu ne sont que très rarement mentionnés dans d’autres actes.

Cependant, ils peuvent être importants pour confronter plusieurs actes relatifs à une même personne afin de ne pas se tromper avec un homonyme. Généralement, les déclarants du décès sont des membres de la famille et cela peut être utile pour retrouver les frères et sœurs de ses ascendants directs.

Au-delà de ça, la découverte de l’acte de décès d’un ascendant permet de « clôturer » la recherche générale sur cet individu. En effet, le regroupement des actes de naissance, mariage et décès d’une même personne signifie que l’ensemble des informations générales ont été récoltées. Pour les informations complémentaires, d’autres documents sont également consultables.

Exemple d'acte :


Sur cet acte de décès daté du 06 mai 1852, on apprend le décès de Solange Chailloux (sosa n°227), 59 ans, femme de Léonard Bonneau et fille des défunts Antoine Chailloux et de Marguerite Bonneau.

Le décès est survenu la veille de l'acte, soit le 05 mai 1852 au lieu-dit "La Faix" sur la commune de Theneuille.

Les déclarants sont :

  • Pierre Maillet - 39 ans - Fermier domicilié à "Valniveaux" - Gendre de la défunte

  • Antoine Chailloux - 48 ans - Cultivateur à "Pichat" (Le Vilhain) - Frère de la défunte

Les autres actes

D’autres actes d’état-civil peuvent être utiles à la recherche. Ces derniers viennent en complément des trois grands actes. Il s’agit par exemple des actes de publication de mariage. Ces derniers apportent moins de connaissances sur les individus que les actes présentés précédemment mais ils peuvent apporter des informations complémentaires.

Les tables décennales sont également un document d’état-civil très pratique lors des recherches. Ce sont des synthèses des naissances, mariages et décès par tranche de 10 ans à l’échelle communale. Ils sont triés par ordre alphabétique par patronyme et permettent ainsi de faire des recherches sur l’ensemble des membres d’une même famille pour une décennie.